ÉDITIONS PLEIN CHANT
(Les Amis de Plein Chant)

Janvier 2022





      
  


Les
ANIMAUX
parlants

Poëme héroï-comique de Casti ;

Traduction nouvelle

PAR L.-J. ALARY.

Édition illustrée  de DESSINS par T. de Jolimont.



Moulins, Martial Place, Éditeur
1847.



      





QUAND LE DESSIN L'EMPORTE SUR LA LETTRE


Ayant acheté par curiosité au Marché du livre ancien et d'occasion Georges Brassens, à Paris, Les Animaux parlants, Poëme héroï-comique de Casti, traduit de l’italien en français par L.-J. Alary, illustré de dessins par T. de Jolimont (Moulins, Martial Place éditeur, 1847) — l’édition originale parut en 1802 —  je m’aperçus en rentrant chez moi que le livre qui proposait treize chants avait une suite, un deuxième et dernier volume lui aussi en treize chants — que je n’ai pas cherché. Pourquoi ? Je ne le sais plus, et peu importe, d’autant plus que le premier tome s’ouvrait sur une Notice biographique et littéraire qui permettait de situer les deux tomes des Animaux parlants et renseignait sur l’auteur, Jean-Baptiste Casti (francisation de Giovanni Battista Casti, le prénom sera écrit par Apollinaire Giambattista).

Giovanni Battista Casti né en 1724 (et non 1721 comme indiqué dans la Notice de 1847) à Acquapendente, dans l’Italie centrale, mourut à Paris, le 5 février 1803. Apollinaire le connaissait bien puisqu’il en a donné une étude dans L’Œuvre libertine des conteurs italiens, Première partie Les Conteurs du XVIIIe siècle (Bibliothèque des Curieux, Collection Les Maîtres de l’Amour, 1910) précédant sa publication de la traduction en prose française des Nouvelles galantes écrites en vers par Giovanni Battista Casti sous le titre « Nouvelles de l’Abbé Casti Chanoine de Montefiascone », Montefiascone était une commune du centre de l’Italie. Apollinaire fut de ceux que le fait pour Casti d’avoir été abbé, puis chanoine, n’avait rien de choquant, comme le montre la conclusion de son étude sur Casti : « Railleur, plein de bonhomie, il mérite d’être mieux connu ; conteur plein de fraîcheur et de sensualité, sa qualité d’ecclésiastique donne plus de piquant au libertinage aimable de ses contes ». Les Animaux parlants est, pour le fond, une satire virulente du monde politique et des hommes politiques de la fin du XVIIIe siècle en France, transposée dans le monde animal, ce qui autorise (presque) toutes les critiques. Le Roi des quadrupèdes, Le  Lion, est Louis XVI, le Chien eut aimé être roi, mais « n’osant pas aspirer au poste de roi, il s’était fait démagogue et le chef du peuple » (p. 11). L'Éléphant, le Tigre renvoient aux républicains révolutionnaires français. On propose ici une lecture particulière des Animaux parlants qui demande l'oubli de la réalité historique et du texte  pour s’intéresser aux animaux du livre comme à des personnages d’un ouvrage satirique. Éclate alors le miracle du livre illustré, tout ce qui est écrit disparaît et le lecteur ne fait plus que voir  et admirer les portraits dessinés par le génial Théodore de Jolimont (François-Gabriel-Théodore Basset de Jolimont, 1787-1854).



À tout seigneur tout honneur, voici Casti, placé en face de la page de titre :


Suivent dans le tableau ci-dessous quelques personnages-animaux, une présentation ici inaugurée par Le Chat, Préfet de Police (en face de la page 80). Viennent ensuite, de gauche à droite, Le Renard, premier Ministre (en face de la page 266), Le Rhinocéros, capitaine des Gardes (en face de la page 111), L'Aigle reine des volatiles alliée de La Lionne (en face de la page 391), Le Gratteur de la Reine (en face de la page 88),  La Tigresse disgraciée de la cour devenue chef des Révoltés (en face de la page 354), Le Chien déchu du ministère se réconcilie avec L'Éléphant et conspire contre la Lionne (en face de la page 292), Le Baudet, premier Gentilhomme (en face de la page 99), L'Éléphant, capitaine des Révoltés (en face de la page 326).
Note. — Le fait que les noms et qualificatifs de certains portraits soient parfois inclinés appartient au livre — on le regrette.


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