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I. DICTIONNAIRE COMIQUE,
SATYRIQUE, CRITIQUE, BURLESQUE, Avec une explication trés-fidele de toutes
les manieres de parler Burlesques, Comiques, Libres,
Satyriques, Critiques & Proverbiales, LE
TOUT Pour faciliter
aux Etrangers, & aux François mêmes,
l’intelligence de toutes sortes de Livres. Par Philibert-Joseph Le Roux (Amsterdam,
Zacharie Chastelain, 1750).
Ce Dictionnaire comique… parut pour la première fois en 1718. L'auteur, dont on ne connaît pas la date de naissance, mourut à Bruxelles vers 1735. On
le cite pour son titre alléchant, mais à la lecture
on est déçu par le texte où les mots satyrique,
burlesque, libre sont pris en un sens faible.
Il est vrai que l’auteur avait prévenu le
lecteur dans son Avertissement :
les dictionnaires, « On les regarde
ordinairement comme l’ouvrage du pédantisme, &
la ressource des ignorans. On les achete, on les
étale par mode et par ostentation, & on dédaigne
d’en faire usage par crainte et par présomption. […]
[tandis que dans le Dictionnaire
comique on y voit…] ce que le comique a de
plus fin & de plus risible ; ce que le
burlesque a de plus bouffon, & de plus
plaisant ; ce que le satyrique a de plus
piquant & de plus enjoué. »
II. LE
JOUJOU MYSTÉRIEUX par Jules Gay [à lire dans] Liste de livres à titres
singuliers et bizarres (suite), texte recueilli dans Analectes du
bibliophile Le
titre, classique dans sa forme avec les trois
premiers mots, renvoie en réalité à un livre
imaginaire. Le lecteur en jugera après avoir lu le
titre complet : Le Joujou
mystérieux. Dictionnaire aristocratique,
démocratique et mystigorieux de musique vocale et
instrumentale, dans lequel on trouve des digressions
sur l’hippiatrique, la gastronomie et la philosophie
hermétique, publié en lanternois, par
Krisostauphe Clédriol, docteur ferré, marqué et
patenté, professeur de castagnettes dans les
conservatoires ; traduit par
Ydâlôhtüstiphèjâldempêub, râcleur de boyaux. Prix
marqué, 100 fr ; prix net, à la volonté du
marchand. Partout et nulle part, l’an 100803000600
(Paris, 1836), in-18 de 252 pages. — Le titre de cette
facétie a la forme d’un verre à pied.
III. LE DICTIONAIRE DES HALLES, OU EXTRAIT DU DICTIONAIRE DE l’ACADEMIE FRANÇOISE (Bruxelles, François Foppens) M. DC. XCVI (1696)
Attribué
— à tort ? — à Antoine Furetière (1619-1688). On
lit dans l’Avertissement : « Comme
l’Académie a pris de la Cour et du Palais certaines
façons de parler, qui sont propres des gens du
Barreau, elle a emprunté sagement des Halles tous
les Proverbes qui y sont en usage, et elle a
consulté apparemment les Harangeres qui excellent
dans ce langage ; il y a mesme lieu de croire
qu’elle a consulté aussi les Gadoüars [vidangeurs]
sur certaines locutions, qui ne sont gueres usitées
que parmy eux : par exemple, s’embrener dans
une affaire ; il a chié dans
ma malle. » L’ouvrage
sera cité par Nodier dans Description
raisonnée d’une jolie collection de livres
(Paris, Techener, 1844), page 84, où Dictionaire est
devenu Dictionnaire.
Il précise que « le Dictionnaire des Halles n’a
point d’auteur proprement dit, puisque c’est
une compilation qui n’a donné que la peine de
copier. Cependant M. Barbier l’attribue à un nommé
Artaud, et la plupart des rédacteurs de catalogues à
Furetière. C’est une erreur grave, en ce qui
concerne celui-ci, Furetière étant mort en
1688. »
DICTIONNAIRE INFERNAL, ou BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE, Sur les Êtres,
les Personnages, les Livres, les Faits et les Choses à toutes les
croyances merveilleuses, surprenantes, mystérieuses et
surnaturelles. (Titre de l’édition de 1826, Paris,
Librairie universelle de P. Mongie aîné) L’auteur,
Jacques Collin de Plancy (1794-1881), était né
Jacques Collin tout court ; quant à son Dictionnaire
infernal, il parut pour la première fois en
1818, suivi par d’autres éditions remaniées par
l’auteur après sa conversion en 1841 à la religion
catholique. Dans la sixième édition (Paris, Henri
Plon, imprimeur-éditeur, 1863), on lit dans la
préface, page VIII : « […] Ce
livre donc reproduit les aspects les plus étranges
des évolutions de l’esprit humain ; il expose
tout ce qui concerne les esprits, lutins, fées,
génies, démons, spectres et fantômes, les sorciers
et leurs maléfices, les prestiges des charmeurs, la
nomenclature et les fonctions des démons et des
magiciens, les traditions superstitieuses, les
récits de faits surnaturels, les contes populaires.
Il ouvre les cent portes fantastiques de l’avenir,
par la définition claire des divinations, depuis la
chiromancie des bohémiens jusqu’à l’art de prédire par le
marc de café ou le jeu de cartes. L’astrologie,
l’alchimie, la cabale, la phrénologie, le
magnétisme, ont leur place en des notices qui
résument par quelques pages de longs et lourds
in-folio. Enfin, le spiritisme, les tables
parlantes, et les progrès du magnétisme se trouvent
dans ces pages. Depuis quarante-cinq ans, l’auteur
n’a cessé d’agrandir ce patient travail, en
poursuivant ses recherches dans des milliers de
volumes. Avant lui, personne n’avait songé à réunir
en un seul corps d’ouvrage toutes les variétés que
rassemble Le
Dictionnaire infernal, et nul ne peut nier
l’utilité de cette entreprise. Par-dessus ces
avantages, on a voulu satisfaire le goût de notre
époque, qui exige des lectures piquantes, et, les
sujets aidant, on a pu lui offrir très-fréquemment
ces excentricités, ces singularités, cet imprévu et ces
émotions dont il est si avide. L’auteur de cette
sixième édition, en la revoyant avec grand soin, l’a
augmentée de 800 articles ; et l’éditeur l’a
illustrée de 550 gravures, parmi lesquelles 72
portraits de démons, dessinés, d’après les documents
de Wierus et des plus curieux démonographes. » F
I N.
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