PLEIN CHANT

AJOUTS

Février 2019



    



IMPÔTS ET POÉSIE


Gayot de Pitaval, dans L’Art d’orner l’esprit en l’amusant, Paris, chez Briasson, 1738, tome I page 15, écrivait : « Le Cardinal de Richelieu s’étant laissé gagner par des Partisans, fit rendre un Edit, qui mit un Impôt sur les Fontaines : un Poëte animé contre les Partisans, donna un libre essor à sa veine sur cette taxe. »

Ajoutons que la pièce avait été publiée dans Recueil de pièces curieuses et nouvelles, tant en Prose qu'en Vers, La Haye, chez Adrian Moetjens, 1695, tome III, première partie, page 252, sous le titre Sur l’impôt que l’on a mis sur les Eaux.




Bouchez, Nayades, vos Fontaines,
Cessez d’embellir nos plaines
Par le crystal de vos ruisseaux ;
On vous a déclaré la guerre,
Faites rentrer toutes vos eaux
Jusques au centre de la terre.
Les Muses, ces Nymphes si pures,
Ont feint dans leurs vives figures,
Que tous vos flots étoient d’argent ;
On prend la figure à la lettre :
À la taxe il les faut soumettre,
Dit aussi-tôt le Partisan ;
Au moins quand Dieu qui vous fit naître,
Vous ordonne encor de paroître
Malgré l’Edit fait contre vous :
Dans cette triste conjoncture
On vous traite bien mieux que nous ;
Car on vous permet le murmure.



Ajoutons que la pièce avait été publiée dans Recueil de pièces curieuses et nouvelles, tant en Prose qu'en Vers, La Haye, chez Adrian Moetjens, 1695, tome III, première partie, page 252, sous le titre Sur l’impôt que l’on a mis sur les Eaux.

Et à nous, en 2019, le murmure sera-t-il permis ?



  
l

Accueil | Nouveautés | Table des matières