Suite et fin |
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— Que les marchands de messes à trente
sous qui ont une meilleure raison que la nôtre pour
faire semblant de croire à l’existence de Dieu, nous
jettent la première pierre. Donc il y a un DIEU, c’est entendu. Il y en a même plusieurs. Il y en a même
un nombre considérable, — presque autant que de machines
à coudre — puisque les anciens en avaient à eux seuls
plus de trente mille, et que de nos jours chaque peuple
a encore les siens qui diffèrent absolument de ceux des
autres. * *
* Trombinoscoper tous ces DIEUX serait
au-dessus de nos forces. […] Il est bien évident qu’en venant parler à
des hommes qui ont l’habitude de voir tout commencer et
tout finir, d’une chose sans commencement ni fin, ou
d’une boule sans circonférence ni centre, ni Pascal ni
les fabricants de catéchismes ne pouvaient espérer
convaincre leurs contemporains. Leur plan ne pouvait être que de les
ahurir ? Ce fut ce qui arriva. […] Alors il fut convenu — et pendant des
siècles personne ne pensa à s’y opposer — que DIEU, qui
n’avait jamais été fait par personne, avait eu un moment
l’idée de faire — avec rien — le ciel, le soleil, la
lune, les étoiles, les comètes, la terre, l’homme, la
femme, le chien, l’éléphant, l’écrevisse, la baleine, la
fourmi, le requin, le singe, le cloporte et autres êtres
animés qui se comptent par milliards de milliards. Sans compter le chêne, le coquelicot […] Si DIEU a créé l’homme, c’est
probablement parce que cela l’a amusé et qu’il a pensé
que ça le distrairait de voir remuer quelque chose sur
le globe ; c’est un spectacle agréable qu’il se
donne, c’est bien le moins qu’il nous mette à même de
grouiller puisque ça l’amuse. Mais il n’y a là-dedans
aucune raison pour que nous adoriens ce DIEU qui nous
donne du pain — (et pas toujours !) — à la
condition que nous le gagnions par un travail acharné. […] |
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