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Il est devenu l'indispensable auxiliaire de
l'usurpateur, qui pour conserver son autorité et son
prestige, avait besoin d'un mannequin terrifiant,
dont l'aspect seul retînt les contribuables
d'essayer d'une forme de vie moins coûteuse. […]
La
France était depuis trois années à peine en
République [la République de 1848] ; et cette
pauvre République était alors, comme avant, comme
depuis, comme toujours — la bête noire des
éternels reculards et des privilégiés qui avaient
jugé de se défaire à tout prix d'un régime dont la
droiture les menaçait dans ce qu'ils avaient de
plus sacré ; leurs immunités et leur
prépondérance. […]
Nos pères
virent alors apparaître, dans toute la splendeur de
sa monstruosité, le célèbre MARIONNARD, sous le nom
de : l'HYDRE RÉVOLUTIONNAIRE. […]
Vers 1869, une certaine agitation se produisit. Une
nouvelle génération, un peu moins soumise que la
précédente, se prit de la belle toquade d'examiner
de plus près le coup d'Etat de décembre et les
plébiscites légumiers qui en avaient été la suite.
Elle trouva qui ni les uns ni les autres n'étaient
des merveilles de probité, et elle commença à le
dire. De là, un léger réveil de l'opinion, suivi de
revendications qui s'accentuaient chaque jour […]
La guerre arriva. […]
[En
1876] il fallait trouver un nouveau nom au monstre
de carton, un nom redondant et bête à la fois, afin
que, ne signifiant absolument rien, il pût signifier
tout ce que les imbéciles voudraient de plus
terrible, de plus affreux.
M. Buffet
trouva ce mot, et l'Hydre de l'anarchie, le Spectre
démagogique devint le PÉRIL SOCIAL. Sous ce nouveau
nom, le monstre est en train de recommencer, ou
plutôt on commence, avec sa précieuse collaboration,
le même jeu qui a déjà si bien réussi plusieurs
fois. […]
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