Nul ne connaît le nom du menuisier auteur de La Petite
Varlope, même pas Nodier,
qui possédait la première édition sans date,
publiée à la fin du dix-septième siècle à
Châlon (Chalon-sur-Saône), chez le libraire
Delespinasse (64 pages ; elle sera
réimprimée en 1755). Des vers sur une varlope,
fussent-ils burlesques, font penser à ceux du
menuisier de Nevers, Adam Billaut : Les
Chevilles de Me
Adam menuisier de Nevers (Paris, chez
Toussaint Quinet, 1644). Les beaux esprits du
temps, Saint-Amant, Bois-Robert, Scudéry,
Beys, Corneille, Colletet, Benserade,
d’Alibray, d’autres encore, moins connus de
nos jours, donnèrent chacun une pièce en
vers ; on lit même des pièces en italien,
en espagnol, en grec, en latin.
« Sur
ce qu’il [Adam Billaud, ou Billaut] dit à
M. de Saint Amand, qu’il alloit faire
imprimer ses Poësies qu’il avoit nommées
ses Chevilles, il le pria
de le regaler de quelque Epigramme pour
la mettre au commencement de son
Ouvrage ; & je fus [Urbain
Chevreau] contraint d’en suivre
l’exemple » (Chevræana, Paris, 1697,
p. 154).
Ces poésies – une
soixantaine ! – composées en
hommage au maître menuisier et maître poète
qui n’utilisait PAS de chevilles, se lisent au
début du premier tome du recueil Les
Œuvres de Monsieur Scaron (Paris, 1669),
sous le titre « Approbation du
Parnasse ». De cet ensemble, on a extrait
une ode, par Scarron, signée : Mr l’Abbé
Scaron.
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