Éditions PLEIN CHANT

APOSTILLES

   17 novembre 2017

  


Lettres de Michel OHL

adressées à Philippe Billé




Sur le blog littéraire et agricole (sic) de Philippe Billé, vous trouverez de nombreuses lettres de
Michel Ohl. Pour avoir le plaisir de les lire, cliquer ici :

http://journaldoc.canalblog.com/archives/2017/10/07/35744952.html

Ci-dessous, vous pourrez lire deux de  ces nombreuses et toujours vivantes lettres, qui vous mettront en appétit. Du Michel Ohl, en quelque sorte…


 14 janvier 1989

Borideaux de Paupières de Veaux.

            Amigo,

            pas de lettre de Gombrowicz au directeur del Banco Polaco, ni dans le Cahier de l’Herne ni dans le livre de Rita. (S’agit-il bien d’une lettre à Julius Nowinski ?)

            Pierre Ziegelmeyer, directeur de la collection « La tête reposée », m’écrit au sujet du Grand Bi(centenaire) (serais curieux de savoir en quelle année a été inventé le grand bi ?) Il lance l’idée de la « robe Espierre qui fait les seins justes ».

            Et moi je songe à un dessin représentant « Victor Hugo mettant le dernier pied à Dieu ». Mais je n’ai plus ce dernier pied. J’ai "étudié" Dieu en fac, mais je l’ai vendu par la suite pour m’acheter du whisky. C’était le bon temps. J’avais vingt ans et des poussières.

            Amicalement

            O H L’homme qui se penche sur son passé et qui s’y voit reflété dans une flaque de pipi





  9 novembre [2007]
Bien reçu, mon cher, au 33 rue Jeanne, Les proscrits de la Paix… [un bizarre vieux livre trouvé] ne sais si le lirai en entier mais je becquète de-ci de-là tel l’oiseau d’après la bataille… J’avais regardé : il y a encore une Mme (Mlle) Rateau, au 61 rue Jean-Soula (depuis, j’ai perdu l’Annuaire…) Sur Les massacres de Septembre, lu jadis, un excellent Lenotre (pléonasme), il y est sûrement question de Jean-Joseph, mais j’ai oublié, et puis j’ai filé tout Lenotre au frérot, il voulait écrire un livre autour de la Révolution. Admirables ces Médailles (de vermeil, de bronze) de la Société d’Encouragement au Bien… j’aimerais bien en décrocher une, mais je m’y prends peut-être un peu tardivement. Lise me dit qu’elle a eu un Pr Rateau à l’Université, quant au Pr Flottes, préfacier des Poésies complètes, grande figure bordelaise. (Je suis curieux de cet autre Rateau, si j’ose dire : Jacquot, histoire d’un illustre perroquet.) Donc tu viens rue Jeanne si tu veux un de ces jours — mais, pendant une quinzaine encore, règnera le désordre, et je suis maniaque à ma façon, "ordonné", chaquechoseàsaplacéiste, etc. Tu plaisantes, Philip ! la déesse Caca est en mon Panthéon depuis longtemps déjà… J’ai dû la caser en quelque petit coin de page mais où je ne sais plus… C’est peut-être dans le Dico-dico de Ziegelmeyer que je la découvris. La 1ère mouture. La nouvelle sera 50 x + volumineuse. Sans exagérer. Mais Pierre en un an n’a fait que P et Q… Et connais-tu Libitine, la déesse des funérailles ? Un sacré nom de dieu… Je suis tristounet, ça transparaît peut-être, la main de celui qui me suit ne me quitte l’épaule, je voulais t’écrire vois-tu le long des (sombres) allées Bernanos, bordées de citations de 3 de ses livres (je ne sais plus lire sans ciseaux), mais ça n’est pas au point, enfin, les fragments découpés [quelque 18 phrases photocopiées sur la feuille de la lettre] me touchent de près, l’un d’eux surtout, la douleur / l’angoisse, les souvenirs d’horreurs cliniques reviennent, mais Bernanos c’est « A nous deux ! », lorsqu’il entrait en agonie, la Très Sainte Agonie. Pour le blog, mon vieux Philou, pour l’heure cela ne me tente guère, non, je crois que point ne m’y mettrai-je, Mimi le Bogomile, l’Ami de Dieu, et Son image, un blog virtuel… hum… je déconne. (Jusqu’à l’an prochain, en tout cas, pas de Toile, freecassée ? non ! mais il semble que pour se rebrancher, il faille quelques mois, c’est Nikolaï qui dit ça, le Vénérable, j’irai chez lui de temps en temps te lire…) En vérité je te le dis l’écriture à la papa, à la main, les rites du courrier à l’ancienne, etc. etc.

            Amicalement

            Michelou, le Pape de la Contre-Addiction (j’ai pas encore réfléchi à ce que ça voulait dire précisément — tu peux donner ton sentiment)

            Le « Grec horrible » figure dans Les métèques, de Binet-Valmer, Suisse, guerrier de 14-18, puis président d’une Ligue d’Anciens Combattants, employa Simenon comme factotum. Initiateur du Culte du Soldat Inconnu (pas certain). Les métèques date d’avant 14. De nombreux B.-V. dans la bibli de mon grand-père C.-de-F. En lus quelques-uns à 15/16 ans. Nonobstant toute ma bonne volonté à l’égard de tous les auteurs du monde, je dois avouer que ce B.-V. est plutôt du genre ch...t.



NOTE
Vous retrouverez Philippe Billé en traducteur et présentateur de


paru en 1995 dans la collection
« La Tête reposée ».



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