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« Le
premier de tous les entrepreneurs en cheveux était
l’illustre M. Binet (…) Certes, ce devait être là un
homme de conséquence. L’artiste qui fabriquait la
perruque royale ! cette perruque in-folio qui fut
la véritable couronne de Louis XIV, cette perruque
sans laquelle on ne l’avait jamais vu, qu’il mettait
lui-même derrière
les rideaux de son lit, afin d’apparaître déjà
radieux aux courtisans du petit lever, le soleil ne se
levant pas sans ses rayons !! »
Note - Le rédacteur de l'article Rigaud (Hyacinthe) dans le Dictionnaire de la conversation et de la lecture (Paris, Belin-Mandar, 1838, t. XLVII), trouvait suprêmement ridicule « de voir dans la galerie de Versailles Louis XIV vêtu à la romaine et coiffé d’une perruque in-folio. On donnait ce nom aux plus belles comme aux plus considérables. Elles étaient si volumineuses que les boucles qui en descendaient couvraient les épaules, tandis que le toupet s’élevait d’environ un pied. »
… un
jour, dans cette bibliothèque, « un des assistants,
ayant tiré de dessus une Tablette un Gros & vieux Plutarque, en deux volumes in Folio, traduit par le prédecesseur
d’Amiot,
& ayant jetté les yeux dessus, dit au Sieur Brissard, qu’il avoit ce Livre chez
lui, magnifiquement relié, en dix volumes in 12 ;
encore ne contenoit-il qu’une partie des Ouvrages de cet
Auteur Grec, c’est-à-dire, ses hommes
illustres. A ces
mots le Financier, croyant faire profiter sa
Bibliotheque, envoya promtement chercher un Relieur, au
quel il donna son vieux Plutarque in Folio, avec ordre de le relier en
trente volumes in 12. Le Relieur eut besoin de tout son serieux,
pour ne pas eclater de rire au nez du Sieur Brissard, en
entendant cette risible proposition. Ce qu’il y eut
encore de plus Comique, c’est qu’il eut toutes les
peines du monde à lui faire comprendre que ce qu’il lui
demandoit étoit la chose du monde la plus ridicule,
& la plus impraticable. »
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ILLUSTRATION
L'illustration
du titre est extraite de Monographie de la presse parisienne,
par Balzac, dans La
Grande Ville. Nouveau tableau de Paris
(Paris, Marescq, 1844, p. 162). Celle de la fin
vient de Voyage
où il vous plaira, texte de Musset et P.J.
Stahl (Hetzel), vignettes par Tony Johannot (Paris,
Marescq et Cie, 1856), p. 6.
TEXTE
Correspondance
d'Eulalie ou Tableau du libertinage de Paris.
Avec la vie de plusieurs filles célèbres de ce
siècle (Paris, Bibliothèque des Curieux, collection
Le Coffret du Bibliophile, 1911, 2 vol.), t. II, p.
32.
Édouard Fournier, Paris démoli (Paris, Auguste Aubry, 1855), p. 46, puis p. 47. Les Sotises du tems… (La Haye, 1754), t. II, p. 91. PLEIN
CHANT
On
trouvera de nombreuses anecdotes sur les livres, vus
de leur côté matériel, dans Typographes &
Gens de lettres, par Décembre
Alonnier, édition de Martin du Bourg (Bassac, Plein
Chant, 2002). |