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SONNET DE L'AUTEUR
AUX BÉNÉVOLES LECTEURS.
C'est Héliogabal, empereur des Romains,
Ne se
contenta pas de la mère nature,
Qui donne
le tetin à toute créature ;
Mais
exposa son corps aux barbiers inhumains,
Afin
d'estre eschangé, par l'œuvre de leurs mains,
En sexe
féminin. Ainsi, par la frisure
Des crins
blonds et dorés, par le fard et teinture,
Luy
veulent ressembler, nos damoyseaux mondains
Qui
portent les habits des folles damoyselles,
Et
partant servira, et pour eux, et pour elles,
Ce
discours que j'ay fait, puisqu'on ne congnoist
plus
Que gens
effeminés, en cette pauvre France,
Qui jadis
florissoit, ornée de prudence
Et non
point de godron, et cheveux crespelus.
F. ESTIENNE, M.
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