Théophile Gautier
Les Grotesques
(1993, réimprimé d'après la seconde édition,
Michel Lévy, 1853).
Réimprimé en 2012, augmenté d'une postface par Paule Adamy,
Jongleries, damasquineries, et puis après ?, pp. 387-414.
Quelques phrases percutantes relevées dans Les Grotesques |
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« jamais les
arbres verts n’ont essayé d’être bleus. » « Dans les poètes
du second ordre vous retrouverez tout ce que les
aristocrates de l’art ont dédaigné de mettre en
œuvre : le grotesque, le fantasque, le trivial,
l’ignoble, la saillie hasardeuse, le mot forgé, le
proverbe populaire, la métaphore hydropique (…) » Scalion de
Virbluneau - « Moi, hyène littéraire, qui m’en vais
déterrant des cadavres de poëtes, je l’ai flairé et
deviné à l’odeur putride qu’il exhalait sous une triple
couche de bouquins insignifiants (…) il était réellement
enfoui entre un Tableau
de l’Amour conjugal, du docteur Venette, et une
Malvina, de
madame Cottin, qu’à peine lui voyait-on le bout du
nez. » Théophile de Viau
« aimait la bonne chère, il en convient lui-même ;
mais ce n’est pas une raison pour bannir un homme du
royaume, et encore moins pour le brûler vif. » Pierre de
Saint-Louis « ne pouvait que très-peu travailler à son
poëme, ce qui le contrariait fort. Il mit cinq ans à
l’achever et parachever, et ce ne fut pas sans peine
qu’il le guinda à cette hauteur de ridicule souverain et
inaccessible où nous le voyons. » On affecte, écrit
Gautier, de regarder la musique comme la poésie même. Or
« La musique fait de l’effet sur les animaux ; il y a des chiens
de chasse dilettanti
qui ont des spasmes en entendant toucher de l’orgue
expressif, et des caniches qui suivent les chanteurs
ambulants en hurlant de la manière la plus harmonieuse
et la plus intelligente. Lisez-leur les plus magnifiques
vers du monde, ils y seront peu sensibles. » « Cyrano
s’étant trouvé au siège de Mousson y reçut un coup de
mousquet au travers du corps, et plus tard, au siège
d’Arras, en 1640, un coup d’épée en la gorge ; il
avait alors vingt ans ; c’est commencer de bonne
heure et bien des braves militaires servent toute leur
vie sans avoir cette bonne fortune d’être aussi
honorablement blessé. » Guillaume Colletet
(et derrière le poète du XVIIe siècle :
Théophile Gautier !) - « (…) ce glorieux métier de
poëte qu’il fit par la suite à la satisfaction de ses
nombreux amis et même d’une certaine portion du public.
» « C’est un
fait généralement reconnu, que les parents, quels qu’ils
soient, bourgeois ou nobles, de robe ou d’épée, sont
tous atteints à un degré très-prononcé d’une maladie
étrange que l’on pourrait nommer la poésophobie, ou horreur enragée des
vers. » À propos de La
Comédie des comédiens de Scudéry - Scarron -
« s’il souffrait de toutes les tortures de Job, il
n’en fut du moins jamais réduit à s’asseoir sur un
fumier et à racler ses plaies avec un tesson. Son fumier
était un très bon fauteuil parfaitement rembourré (…) »
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