Revue
PLEIN CHANT
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27 mai
Une journée bien remplie de rencontres, de croisements, d'actes, de lignes et de signes, d'idées vivaces et d'odeurs de corps. Rien d'autre, au long de
ces longueurs, qu'afflux et reculs successifs, invasions
et déserts rapidement entremêlés, à flux, à fond, à
plein, à vraiment plein jusqu'à l'ivre mort.
Rien d'autre : Une journée
de vides accumulés…
Vides en toi, petites
poches de vie où peuvent tournoyer tes hôtes passagers
jusqu'à l'ivresse finale, chacun dans sa petite poche
étanche.
Accumulation de riens :
toute une journée comme ces petits paquets ficelés de
faveurs que rapportent les gens du dimanche matin. Une
multitude d'îlots, mous et mobiles, comme des vieux mots
qui coulent quand on appuie dessus, tout crevés de
partout… Au premier coup de vent (un simple moment
d'arrêt pour reprendre souffle, ample respiration), les
îlots se rapprochent frileusement, à se toucher les uns
les autres, tremblotants, impossibles à saisir… Il n'y
aura rien à en retenir.
Une douleur soudaine. Le
trop-plein de vie qui te fait craquer comme un vieux
meuble qui la nuit se tasse.
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