Les dynamiteurs folâtres par
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Paul Foucher |
Dans la nuit du 14 au 15 février 1892, des anarchistes dirigés par Ravachol dérobèrent des cartouches de dynamite et ce qu’il fallait pour les faire sauter, puis ils déposèrent çà et là des bombes, faisant exploser plusieurs immeubles. La dernière explosion se produisit le 25 avril, au restaurant Véry, la veille du procès de Ravachol — qui sera guillotiné le 11 juillet 1892. Les journaux ne pouvaient rester indifférents à ceux que Les Annales appelaient « les dynamiteurs ». Le numéro du 20 mars 1892 donnait à lire « Les dynamiteurs folâtres », un article de Paul Foucher (1849-1894), journaliste très répandu, fils de Paul-Henri Foucher (1810-1875), le beau-frère de Victor Hugo, qui expliquait que François Brunel, un garçon de café, et Rousset, un cuisinier, étaient venus le trouver pour lui demander de « faire de la propagande en faveur des idées anarchistes ». Parmi les chansons que les deux gentils anarchistes lui avaient apportées, Paul Foucher choisit celle-ci pour les lecteurs des Annales politiques et littéraires, en la faisant suivre d'un commentaire… folâtre. |
LES GRANDS PRINCIPES Paroles et musique de François Brunel « C'est une charge à fond de train (de derrière) contre les rois, les capitalistes, les religions et les principes de quatre-vingt-treize. Elle se termine ainsi : |
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En fait de politique
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O puissance de la rime, qui substitue, dans le
refrain de cette chanson, la constipation au dévoiement,
qui était cependant tout indiqué ! À vrai dire,
puisque le poète s’assied, il est plus convenable qu’il
soit atteint de constipation que de diarrhée. (…) Que le
compagnon Brunel et son camarade Rousset me permettent
néanmoins d’arrêter là ma propagande anarchiste. Quand
on commence à défriser la quarantaine, on a dépassé
l’âge de l’apostolat fulminant, et c’est tout au plus
s’il vous reste assez d’estomac pour ne pas hésiter
devant une bombe glacée. »
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