On aime quelqu’un par A, par B, par D, par M, ou par toute autre lettre, si elle est vacante, attendu qu’on n’a pas toujours la faculté de choisir celle que l’on veut, un joueur ayant pu la prendre avant nous.

   La personne qui a la lettre A, si c’est une dame, s’énonce en ces termes :
   — J’aime mon Amant par A, parce qu’il se nomme Aristide ; c’est un Artiste, qui a le visage Affable, la voix Agréable, un gilet Amarante, et qu’il est né à Amboise.

   Si c’est le cavalier qui parle en ayant eu la première lettre, il dira :
   — J’aime mon Amante par A parce qu’elle se nomme Aminte, qu’elle est Actrice ; son visage est Adorable, elle a la voix Aimante, une robe Azur et elle est Andalouse.

   En sens contraire et si l’on convient de changer les qualités contre des défauts, on peut dire :
   — Je n’aime pas mon Amant par B parce qu’il se nomme Basile, qu’il est Boulanger, que son visage est Blême, sa voix Brusque, qu’il porte un habit Blanc comme celui du meunier et qu’il est né à Brantôme.

   Certaines lettres ne facilitent pas toujours le joueur à trouver le nom de l’homme, sa profession, ses qualités ou ses défauts, la couleur de son habit et son pays natal. Dans ce cas, les gages lui incombent.
    Cependant, avec un peu de réflexion ou d’habitude du jeu, on peut s’en tirer.
   Admettons qu’il y ait beaucoup de personnes à la réunion et que la lettre Z soit échue à quelqu’un. Voici ce qu’il pourrait répondre :
   — J’aime mon Amante par Z, parce qu’elle se nomme Zélie, qu’elle a rempli le rôle de Zéphire à l’Opéra, que son visage n’a pas la forme d’un Zéro, que sa voix ne pleure pas comme celle de Zaïre, que la couleur vive de sa robe est plus éclatante que les plus beaux Zonales de nos jardins et qu’elle est née à Zurich.
   Je rappelle aux joueurs qu’ils doivent respecter l’ordre de réponses que nous avons tracé, pour ne pas s’exposer aux gages.