Éditions PLEIN CHANT

M a r g i n a l i a

2 février 2017

CURIOSITÉS LITTÉRAIRES

Jules Gay, exilé de France, avait fait paraître à Turin, en 1876, un recueil trimestriel, Analectes du bibliophile. La première livraison se terminait par des Mélanges, où étaient donnés des extraits — des analectes ! — de publications faites en Hollande, en Belgique, en Italie. Dans un volume de curiosités littéraires, écrit en hollandais mais donnant des textes en plusieurs langues, dont le français, Jules Gay avait choisi les deux pièces en vers, ci-dessous. La première est due à Camille Debans (1834-1910), journaliste et romancier, auteur, entre autres, d’un Discours contre le spiritisme par un médium incrédule, avec une lettre à M. Allan Kardec (E. Dentu, 1865). Il écrira en 1889 Les plaisirs et les curiosités de Paris, guide humoristique et pratique (Paris , E. Kolb). La deuxième, donnée sans référence, est composée de vers à double sens, à lire entiers ou coupés par la césure.


               

Quand Adam fut créé, tout seul il s’ennuy… A                

Dans de vagues pensées trop souvent absor… B             
Il suppliait son Dieu de les faire ces… C             
Dieu crut à ses désirs devoir enfin cé… D              

L'Homme en fut pour sa côte Eve alors fut créé E

Eve était séduisante et belle au premier ch…  F
Depuis la création sa race a peu chan… G
Et de plaire et séduire elle s'est fait la t… H
À force de s'aimer le monde s'arrond… I
L'amour, ce doux plaisir, cette douce ma… J
Ne donnait que bonheur et jamais de tra… K
La femme était constante et le mari fid… L
Que faire ! Ils étaient seuls, il faut bien que l'on s’… M
Pas de rivaux d'amour, pas d'ennui, pas de h… N
Oh ! c'était le beau temps des plaisirs, du rep…O
Tandis que de nos jours on voit l'homme occu… P
Courbant sous le destin, par le besoin vain… Q
Et pour qui le travail devenu néces… R
S'assied à son chevet, le poursuivant sans ces… S
Eh ! bien, soit ; travaillons et vive la gaî… T
Que jamais le chagrin ne nous trouve abatt… U
J'ai vu soixante hivers ; je pense avoir trou… V
Des amis que je tiens en réserve au beau fi… X
Je crois à ce bonheur ; comme moi croyez…Y
Et qu'un Dieu protecteur nous soutienne et nous… Z




Vers à double sens



Vive à jamais
La famille royale
Oublions désormais
La race impériale
Soyons donc le soutien
Du comte de  Chambord
C'est à lui qu'appartient
La raison du plus fort


L’empereur des Français
Est indigne de vivre :
La race des Capets
Doit seule lui survivre !
De ce Napoléon
Chassons l'âme hypocrite
Cette punition,
A son juste mérite.

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