A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu :
voyelles
Je
dirai quelque jour vos naissances latentes
Bien avant
lui, Jean-Pierre Brès (1785-1832), un curieux homme
encore mal connu, les avait célébrées, — à sa
manière. Il
avait commencé par faire des études de médecine,
puis il écrivit en 1813 un ouvrage d’anatomie
comparée : Observations sur la forme
arrondie, considérée dans les corps organisés et
principalement dans le corps de l’homme. Il abandonna ensuite la
médecine pour se consacrer aux beaux-arts et à la
littérature. Parmi ses ouvrages littéraires, voici
un passage extrait des Lettres sur
l’harmonie du Langage, par Mr
Brès, Paris, chez Le Fuel, libraire éditeur, 1822,
deux volumes in-18. Au deuxième tome, la Lettre
LXV, de Charles C.* à Physanthe, traite du Rire.
Pages 85 et 86 :
Remarquez,
je vous prie, qu’il y a autant de différentes
manières de rire qu’il y a de différens mélanges
des sons de la voix, et qui peuvent toutes être
rapportées aux cinq voyelles a, e, i, o, u, dont elles
participent plus ou moins, selon la force du
rire.
Une personnes qui en riant fait entendre le son a est d’un caractère
franc ; elle aime les plaisirs bruyans.
Quelqu’un fait-il entendre l’e et l’i, il est à coup sûr
d’un tempérament froid et sec.
A et o montrent la hardiesse
et la libéralité. Fuyez cet homme qui en riant
fait entendre e et u : c’est un avare ennemi
de tous les plaisirs, et peut-être un nouveau
Tartufe.
On
a remarqué que les personnes dont le rire fait
entendre a
et o sympathisent à
merveille avec celles qui produisent e et i. C’est un point
important pour ceux qui font des projets de
mariage. Avant de se lier pour jamais, la
prudence exige donc qu’ils rient ensemble, afin
de savoir s’ils se conviennent. Heureux quand le
prétendu ayant fait entendre a et o, la future répond par
e et
i ! Plus heureux encore
quand tous les deux font entendre de concert a et o ! C’est le nec plus
ultra de la félicité conjugale.