LES SEPT PLASTICIENS PRÉCURSEURS TSIGANES Éditions Marinoel, 2011 ISBN : 978-2-9539056-0-1 Prix : 18 euros «C’est avec une certaine liberté
que je vous avise que quelques tsiganes ou
bohémiens, appelés aussi Manouches, Roms, Gitans,
Sintés, etc., se sont, de leur propre chef, mêlés aux
arts plastiques modernes durant la première partie du XXe siècle. Ce fait,
publiquement, n’a suscité, jusqu’à tout récemment, qu’un
intérêt anecdotique et discret.
Comme nous l’allons voir, ce n’était pas évident, mais dans les années 80, les premiers qui sérieusement s’en occupèrent et le firent savoir, furent tsiganes eux-mêmes. Dans le monde contemporain, régnait à l’époque, et règne toujours, la plus complète et regrettable omission de la part des garants de l’art officiel. L’existence évidente de plasticiens tsiganes a subi plus gravement une sorte d’incuriosité de la part de la tziganologie naissante des années 50-60. Organisation par ailleurs efficace. Si, en tant que plasticiens, certains individus, hommes et femmes, se sont fait remarquer en exposant leurs œuvres, leurs prestations, en rapport à leurs appartenances originelles, ne provoquèrent point de réflexion, ni d’interrogation de la part des anthropologues, sociologues, ethnologues, non plus des littéraires, historiens, journalistes et romanciers. À ces présentations plastiques tsiganes, rarement mentionnées comme telles, ou souvent déclinées anecdotiquement, les chercheurs préférèrent choisir des moteurs de questionnement plus valorisants, touchant des mobiles de travail plus porteurs selon l’avantage qu’ils espèrent en retirer pour eux-mêmes. C’est donc d’un sujet quasiment inexploré, pratiquement ignoré et laissé-pour-compte par l’histoire de l’art et le public averti, que je me propose de vous entretenir. D’évidence, les premiers artistes plasticiens tsiganes sont victimes d’une grave négligence, qu’il est grand temps de réparer.» |
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