ENVOI DE CE POEME A M. de la Buisse, Professeur & Avocat à Douai, qui avait disparu. Où diable ! es-tu ?
Quel climat te posséde ?
Depuis un an que je ne te vois plus, A ma douleur je cherche un vain remede ; Et, je m'épuise en regrets superflus. Je sçais très-bien qu'aigri de ton silence, J'aurais voulu, j'aurais dû t'oublier ; Car, dieu-merci ! j'ai, durant ton absence, Eu dans mon trou le temps de m'ennuyer. Dieu m'est témoin qu'en tout cas, si je t'aime, C'est mal-gré moi, j'en suis assez fâché, Mais, comme on dit, se fait-on de soi-même ? Et puis, t'aimer, est-ce un si grand péché ? On a beau dire, un ami véritable, Tel qu'autrefois tu me le paraissais, (Es-tu changé ? c'est toi seul qui le sçais !) Est un trésor !… un trésor impayable. Mais, après-tout, quel que soit ton destin, Pour t'égayer, je t'adresse ce livre ; Heureux encor ! s'il suivait son chemin Du domicile où le sort te fait vivre ! |