Michel Ohl Petit répertoire des suicides et des fous chez Les Derniers Bohêmes de Firmin Maillard (Plein Chant 1995) établi en nov. 1996 E. DE N. 2616 (Qu'Ohl Lection 20.) |
Ce
répertoire, composé de membres de phrases appartenant à
Firmin Maillard, a été retranché, mot pour
mot, des Derniers
Bohêmes.
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Barthet qui
aujourd’hui est à Charenton le père Mailfer un vieux
graveur que dans un an nous trouverons chez lui bien et
dûment pendu Belligera qui sera un jour l’éditeur Tandou et
qui se pendra dans son salon à la place du lustre Jean du
Boys qui mourra fou Charles Gille l’auteur du Bataillon de la Moselle
qui de lassitude un jour se pendit Henri Camporini un jeune
Russe qui dans quelques années se trouera la poitrine à
coups de poignard le sage François Talon qui mourra fou
Masini le compositeur l’auteur de Où
va mon âme dont la raison sombrera
quelques années plus tard le docteur Aussadon qui se
suicidera un peu plus tard Detouche qui plus tard tentera
vingt fois de se suicider et qui après s’être précipité dans
les fossés des fortifications mourra à l’hôpital Necker Léon
Bailly le peintre d’Étienne
Dolet un gros garçon doux et tranquille qui
cependant dans quelques années se tuera à coups de couteau
Alcide Morin qui mourra fou le lendemain du jour où il
aura trouvé le mouvement perpétuel Welé que dans quelques
mois on trouvera un matin pendu dans son atelier les deux
Hoffer le peintre Henry celui qui prochainement se pendra à
une tringle dans son atelier en face de sa dernière œuvre Une petite fille qui porte
des fleurs dans son tablier puis son frère le
graveur celui que nous appelions l’Albinos qui mourra fou un peu plus tard
Alexandre Leclerc l’auteur du Pierrot violoneux qui dans quelques années
se pendra au Père-Lachaise le dessinateur Paul Dumoulin |
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qui s’asphyxiera dans quelques mois le chanteur Prat qui se suicidera le jour où il débutera Z. Féron que nous retrouverons un jour à Bicêtre Brocard de Meuvy douce et timide nature qui mourut à l’hôpital de la Charité emprisonné dans une camisole de force Bataille si bon si aimant qu’on enfermera dans une maison de la rue Picpus après qu’il aura essayé de brûler vif son pauvre petit garçon qu’il chérissait tant Pelloquet qui devenu gâteux ne répondant plus à toute question que la syllabe oui fut finalement |
ILLUSTRATION
Détail d'une vignette par Tony Johannot pour Alfred de Musset
et P.-J. Stahl
Voyage où il vous plaira Paris, Marescq et Cie - 1859 |