A-t-on lu la comtesse de Brancoailles ? |
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Dans Les Marges du 15 août 1923 (pp. 256-258) on lisait ces vers de la comtesse de Brancoailles : |
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Sous la signature : Comtesse de Brancoailles (tout le monde, bien sûr, a déjà reconnu le style de la comtesse de Noailles, née princesse Bibesco Bassaraba de Brancovan et peut-être également sa caricature par André Rouveyre, parue dans Carcasses divines, Société du Mercure de France, 1907), le nom du véritable auteur :
GEORGES-ARMAND MASSON
Georges-Armand Masson (1892-1977), dont
le père (1857-1920) fut chansonnier au Chat Noir (lui-même
fut inspecteur des beaux-arts de la Ville de Paris), a
donné plusieurs recueils de pastiches, parmi lesquels Georges-Armand Masson ou le
Parfait plagiaire (Éditions du Siècle, 1924)
obtint en 1925 le Grand Prix de l'Humour. On y trouve un
autre pastiche d'Anna de Noailles : «Vague de
chaleur (Cantate à deux voix, dont une muette) par Madame
de Noailles», suivi de «Variations par quelques poètes sur
un thème connu». Le thème en était ces quatre vers,
éternellement ressassés de Félix Arvers :
Mon âme a son secret, ma
vie a son mystère,
Un amour en un instant conçu. Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su… De ces variations imitant le style de Paul-Jean Toulet, Paul Valéry, Franc-Nohain, Paul Géraldy et Charles Vildrac, on extrait la première, celle de Toulet. |
Vivace Comme le fruit son ver, ma vie Cèle un tourment secret. Bien malin qui devinerait Le nom de mon envie. Toi-même ne le connais point, Il cède à ta vertu ; Et si je t'aime, je l'ai tu, Ou si c'est la voisine. |
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Toulet au
Café de Madrid à Guéthary (1919)
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