Peut-être
ne possédez-vous pas tous les volumes de la
Bibliothèque Elzévirienne. Peut-être même n'avez-vous
pas sous la main les Chansons de Gaultier Garguille, le
volume publié par Édouard Fournier en 1858 dans cette
collection. Qu'à cela ne tienne. Les éditions Plein
Chant (Bassac, Poitou-Charentes)
les ont réimprimées, en 1996, à 200 exemplaires
sur vergé satiné des papeteries de Lana.
Pages 27 et 28, vous lirez : |
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En m'en revenant de Gascogne Je passay par le Poictou. Je rencontray un pauvre homme Qui geloit dessoubs un chou. Je le vey, je le vey, ma commère, Je le vey dur comme un caillou. Je rencontray un pauvre homme Qui geloit dessoubs des choux. J'eus peur que, la nuict venue, Il ne fust mangé des loups. Je le vey, je le vey, ma commère, Je le vey dur comme un caillou. J'eus peur que, la nuict venue, Il ne fust mangé des loups. Je le mis soubs mes esselles Et le chargeay sur mon cou. Je le vey, je le vey, ma commère, Je le vey dur comme un caillou. Je le mis soubs mes esselles Et le chargeay sur mon cou. Quand il fut dedans ma chambre Il avoit perdu le pouls. Je le vey, je le vey, ma commère , Je le vey dur comme un caillou. Quand il fut dedans ma chambre Il avoit perdu le pouls. Je l'approche de mon hastre Et le mis sur mes genoux. Je le vey, je le vey, ma commère, Je le vey dur comme un caillou. Je l'approche de mon hastre Et le mis sur mes genoux. Je le frotte et le manie Tant que je le mis debout. Je le vey, je le vey, ma commère, Je le vey dur comme un caillou. Je le frotte et le manie Tant que je le mis debout. Nous cheusmes tous deux ensemble, Luy dessus et moy dessous. Je le vey, je le vey, ma commère, Je le vey dur comme un caillou. Nous cheusmes tous deux ensemble, Luy dessus et moy dessoubs. Pour me payer de mes peines, Me baisa cinq ou six coups. Je le vey, je le vey, ma commère, Je le vey dur comme un caillou. |
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