L'Artiste

L'artiste Détail. D'après le portrait du Panthéon charivarique, série des dessinateurs.

Benjamin se nommait Benjamin Roubaud (1811-1847). Peintre, lithographe et caricaturiste, il exposa au Salon de 1833 jusqu’à sa mort et fut l’un des piliers du Charivari de Charles Philipon qui publia chez Aubert en 1842 le  Panthéon charivarique que Benjamin avait donné précédemment feuille à feuille au journal. Il dessina dans divers journaux et revues et fit aussi des portraits «sérieux», notamment pour la Galerie de la Presse 1839-1841 (40 planches). La Caricature, premier journal de Philipon, avait inauguré, et peut-être même inventé, la mode des publications illustrées et dès 1830 il y eut bien des processions et des planches multiples, de Grandville surtout, de Daumier, de Traviès, avant celle que nous reproduisons, consacrée aux Gens de lettres, publiée en 1843 et dont il existe des versions coloriées et deux autres moutures, introuvables, consacrées aux comédiens et artistes lyriques. Il y en eut d’autres bien après, et jusqu’à la Troisième République, la plus célèbre étant le Panthéon Nadar en 1854 qui rassemblait 249 personnages et dont la dédicace montrait tout l’intérêt pour nous, au-delà de la haute qualité artistique, de l’ensemble de toutes ces œuvres: «Au Monsieur que je regrette assurément d’avance de ne pas connaître et qui le 8e jour de la 3e lune de l’an 3607courra les ventes comme un chien perdu pour acheter à prix d’or cet exemplaire devenu introuvable et dont il ne pourra se passer pour son grand travail sur les figures historiques du XIXe siècle. Nadar.» Benjamin s’installa en Algérie vers 1843 comme correspondant de l’Illustration. Il y pratiqua la peinture et la gravure (séries de portraits, de costumes algérois, de sujets militaires, le tout traité avec beaucoup de finesse et sans caricature) et y mourut très jeune d’une grave maladie contractée sur place.

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