Ci-dessous,
parue dans Le Rire du 11 mai 1907, une
caricature du Penseur de Rodin, devenu Le
Panseur – un penseur-panseur en train
d'accomplir de laborieuses fonctions intestinales –
qui visait Clemenceau par le biais d'une allusion à
l'affaire dite des papiers Montagnini. Après la loi de
séparation des Églises et de l'État (décembre 1905), Clemenceau accusa le
secrétaire de la nonciature, Mgr Montagnini,
d'avoir inspiré trois sermons séditieux de trois
curés de Paris, qui, ainsi, ne respectaient pas la
loi de séparation. Mgr Montagnini aurait dû être
arrêté comme complice mais, à l'inverse, un arrêt
d'expulsion fut, le 11 décembre 1906,
lancé contre lui afin de permettre la saisie en
toute tranquillité et le même jour, des
"papiers" qu'il avait abandonnés. Clemenceau fut
accusé, à la Chambre des députés, le 20 mars 1907,
d'avoir organisé les fuites d'une partie de ces
"papiers" dans plusieurs quotidiens, violant ainsi
le secret de l'instruction judiciaire. Jean Jaurès
demanda la constitution d'une commission
parlementaire pour étudier lesdits papiers, et
l'affaire, de judiciaire devenait politique*.
* Tous mes remerciements vont au musée Clemenceau, 8 rue Benjamin Franklin 75116 Paris et à Sylvie Brodziak, qui a bien voulu m'éclairer sur la nature réelle des "petits papiers" de Clemenceau. Plus bas, un portrait de Félicien Champsaur, par Léandre. |
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à Rodin
respectueusement C. Léandre – Je suis comme Clemenceau… Je sens que je vais avoir besoin de petits papiers ! |
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Félicien Champsaur. Frontispice pour F. Champsaur,
Le Jazz des masques
Louis Querelle, 1928. |
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