Éditions PLEIN CHANT

APOSTILLES

  
  2 décembre 2016

Gabriel-Antoine-Joseph Hécart
Anagramméana
Poème en huit chants

Texte présenté et annoté par Alain Chevrier

PLEIN CHANT, IMPRIMEUR-ÉDITEUR
de la Bibliothèque facétieuse,
libertine & merveilleuse.

2007



Du
noir au rose.
Deux  noms propres anagrammatisés.




Gabriel-Antoine-Joseph Hécart, l’auteur du poème Anagramméana, avait signé son œuvre de l’anagramme Archet. Edme Boursault (1638-1701), dans un ouvrage publié après sa mort (Lettres nouvelles de feu Monsieur Boursault, accompagnées de Fables, de Contes, d’Epigrammes, de Remarques, de bons Mots…, nlle édition, Paris, Nicolas Le Breton, 1738),  avait rappelé – ou inventé – l’histoire d’un avocat, César Coupé, grand faiseur d’anagrammes, marié à une jolie femme qui voulait se séparer de lui : « Sa séparation d’avec une femme qui n’étoit pas une Vestale, donna lieu à une anagramme si heureuse, qu’il seroit mal aisé d’en trouver une plus juste. Sans y changer une seule lettre ni un seul accent, on trouva dans CÉSAR COUPÉ, COCU SÉPARÉ » (p. 63).





Marie Touchet (1549-1638), maîtresse du roi Charles IX puis seconde épouse, en 1578, de François de Balsac [Balzac], seigneur d'Entragues, de Marcoussy et de Malesherbes, était célèbre pour sa beauté. Amelot de la Houssaye, au deuxième tome de ses Mémoires historiques, politiques, critiques et littéraires (Amsterdam, Michel Charles Le Cène, 1722) cite, page 391, une anagramme faite à partir de son nom : « Les Auteurs qui ont parlé de Marie Touchet, conviennent tous que c'étoit la plus agréable Dame de la Cour. Brantome, qui s'y connoissoit très-bien, en dit des merveilles, & jamais anagramme ne fut plus véritable que la sienne, qui disoit : Je charme tout. En quatre syllabes un grand éloge ». 




Jamais deux sans trois. Aussi ajoutera-t-on un troisième nom, ni noir ni rose. Pascal Pia, rendant compte dans sa chronique littéraire de Carrefour (14 octobre 1976) du roman de Serge Koster, Le Rêve du scribe, en extrayait cette phrase : « Je me jette sur les livres : je me tourne vers Narcis Pognef, je me plonge dans Jules Verne et mes lectures sont des assassinats. » Puis il commente, sans donner le nom réel de l'auteur mais en laissant traîner deux indices, un titre et un nom d’éditeur : « M. Koster n’hésite [… pas] à prendre si complètement le parti des choses que sont les lettres de l’alphabet, qu’il en arrive à libérer les consonnes et les voyelles du nom de Narcis Pognef du classement qui leur a été jusqu’ici imparti dans le catalogue du fonds Gallimard. » Devinez, à votre tour…


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