Éditions  PLEIN CHANT
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Vie et Actes trivmphans d'une Damoiselle nommée Catharine des Bas-Sovhaiz. I


Jules Gay fut assigné en justice pour la première fois en 1863, à cause de ses publications licencieuses. Parmi elles, Vie et Actes trivmphans d'une Damoiselle nommée Catharine des Bas-Sovhaiz, qu'il avait réimprimé selon un exemplaire  existant à la Bibliothèque Impériale.

Une note des Après-Dinées du seigneur de Cholières (p. 390) nous apprend que l'auteur en était Jean de la Roche, baron de Flavigny, et l'héroïne, la femme d'un conseiller au Parlement de Bordeaux nommé Jean de la Borne, elle-même surnommée la Courtisane bordelaise.

 Les censeurs de 1863 n'avaient pas du tout aimé des passages p. 8, p. 11, p. 14-15, pp. 54-57, pp. 69-72. Jules Gay fit imprimer en 1875 Procès des raretés bibliographiques faits à Paris en 1863 et en 1865, publiés par la Société des bibliophiles cosmopolites (Bordighère, imprimerie de H. Rancher). La loi interdisant la publication des procès de presse, il y rend compte des deux procès sous la forme d'une publication de ses documents personnels. On donne ci-dessous deux de ces passages qui avaient suscité l'ire officielle et administrative ; on peut les lire pages 26 et 27 des Procès des raretés… et ils se trouvent page 11 et page 54 de l'édition par Jules Gay de Vie et Actes triumphans… Lire ces phrases en 2011 de ses propres yeux et en même temps (au mépris de la physiologie) avec les yeux des censeurs procure un plaisir spécial…





Page 11


« Et sur ces entrefaictes, environ un an après, l’on parla de marier nostre bonne pucelle, et la pourveoir bien richement ; auquel temps ma demoiselle (suyvant son ancienne discipline et bonne coustume d'employer tout le temps à exciter diversement son corps, ou plustost à luycter en chemise contre quelque robuste combattant, que de ne faire rien et demorer oysive) ne perdit aulcune saison de l'année, quelque intemperée qu'elle fust, sans esprover de toutes les tailles des hommes pour sçavoir lesquelz estoient les mieux courans en lice, ou les meilleurs combattans entre quatre cortines, ou qui entendoient le mieux voltiger par dessus les quatre bastons d'un lict. »


Page 54


« Et après que le bon confesseur luy eut donné l'absolution, et dit plusieurs paroles de cafard, selon la mode des fratrès, il commença à venir et entrer en party avec la bonne damoiselle, et traicter les bonnes conditions par lesquelles il vouloit parvenir à gouster du vin de ceste pièce que tant de gens avoient percée, et sçavoir s'il n'estoit point éventé pour avoir esté si longuement en broche ; (…) »





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