Éditions  PLEIN CHANT
Collection Gens singuliers

Charles Monselet : Les Oubliés et les Dédaignés
Charles Monselet
Les Oubliés et les Dédaignés (1857, 1864)
Éditions Plein Chant, Bassac, 1993
Collection Gens singuliers

     

(page 467)


POST-FACE
ou
Les regrets de Monselet



Deux volumes ne suffisent certainement pas pour faire connaître tous les Oubliés et tous les Dédaignés de la fin du dix-huitième siècle. Nous aurions dû montrer encore :

CHEVRIER, arrivant à travers le scandale au vrai ton de la satire, dans le Colporteur ;

LE MARQUIS DE LUCHET, un voyageur, un illuminé, l'auteur du Vicomte de Barjac et d'Olinde, deux petits livres que Chauderlos de Laclos aurait apostillés, sinon signés ;

DU LAURENS, le terrible jésuite, rimant Le Balai, et riant de ce rire abominable qui est au rire de Voltaire ce que Le Compère Mathieu est à Candide ;

LE SUIRE, un romancier qui a écrit un roman inouï, plein de réalités et de chimères, une merveille, un cauchemar, une mine : L'Aventurier français ;

DELISLE DE SALES, l'auteur de Ma République et du Mémoire en faveur de Dieu, l'homme qui dédiait la Philosophie de la Nature à sa femme Palmyre et qui terminait sa dédicace par cette exclamation : « Honorons Dieu et adorons Palmyre ! »

NOUGARET, l'esprit et le mouvement dans la fange, l'auteur favori de Nicolet et d'Audinot ;

SYLVAIN MARÉCHAL, un berger devenu loup, le dramaturge féroce du Jugement dernier des Rois, le bibliothécaire érudit ;

Puis encore, tout-à-fait dans le fond du tableau, LOAISEL DE TRÉOGATE, gibier d'hôpital, auteur de Dolbreuse ou l'Homme du siècle ; DUCRAY-DUMINIL, qu'on ne lit plus et qu'on réédite toujours ; GUILLEMAIN, un beau talent comique flétri par la misère, etc., etc. ; bien d'autres encore, que nous avons étudiés et dont les œuvres garnissent les rayons de notre bibliothèque. Nos notes sont prêtes. Est-ce à dire que nous ne les publierons pas un jour ou l'autre ? Les humbles destinées de ce livre en décideront.


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