Par quelle
aventure la liberté de la parole fut rendue à Esope.
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Résumé du chapitre.
Des prêtres de Diane, égarés dans la campagne,
demandent à Esope de leur montrer le chemin de la
Ville. Esope commence par leur servir un repas –
frugal ! – puis s’offre à leur servir de guide.
À son retour, épuisé, il s’endort et voit en rêve la
Fortune, qui lui délie la langue (il était bègue),
lui donne la faculté de nommer toutes choses, bœuf,
âne ou râteau, et celle de comprendre les fables.
Moralité : « Quand on rend un bon office,
on ne doit en espérer que du bien. »
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Des Viandes & des Ragoûts que Xantus
envoya à son Epouse par Esope.
Résumé du chapitre.
Xantus, le maître
d’Esope, choisit ce qu’il y avait de plus
délicat sur une table aux mets somptueux,
les remit à son esclave en lui disant :
« Portez cela chez ma
Bien-aimée ».
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Esope, cependant, avait à se venger de ladite
Bien-aimée, aussi porte-t-il viandes et ragoûts chez
elle, en lui disant être chargé de les donner non
point à elle, mais à sa chienne. Ulcérée de
cette préférence, la femme de Xantus veut le quitter,
si bien que le maître convoque Esope. Très à
l’aise, l’esclave expose que de la chienne et de
l’épouse, c’est la chienne qui aime Xantus, et non sa
femme, s’offensant de vétilles, l’accablant de reproches
et d’injures, tandis que la chienne, même battue, ne
s’enfuit pas et continue à manifester son amour à
Xantus. La fin de l’historiette, piquante, remplace une
moralité conventionnelle. La femme retourne en effet
chez ses parents : « Ne vous l’avois-je pas
bien dit, Monsieur, dit alors Esope en se tournant vers
son Maître, que votre Chienne vous aime mieux que votre
Femme ? » |