Liminaire par Martin du Bourg (2002) |
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Contrairement
aux autres livres parus dans cette collection, qui chacun
brosse une suite de portraits d'individualités
particulières, de gens
singuliers, le présent ouvrage esquisse – mais en
profondeur – celui d'un métier tel qu'en lui-même
l'éternité l'efface et dans ses rapports avec sa « clientèle » :
les écrivains, les éditeurs de livres et de journaux. Les
précédents volumes offraient des monographies complètes,
devenues intemporelles comme autant de courts romans
retraçant une vie. Ici, nous avons davantage affaire avec
une tranche de vie qui se situe dans un monde disparu,
éradiqué, broyé par la machine du progrès, et l'on se
rendra compte en lisant que ceci était déjà le sentiment
des deux rédacteurs de l'ouvrage. Le champ de l'action
étant beaucoup plus large qu'à l'accoutumée, il nous a
semblé qu'il fallait en éclairer les multiples zones
d'ombre pour lui redonner un lustre qui, à nos yeux, est
loin d'être éteint. Pour cela nous avons choisi deux voies :
En lisant ces éclaircissements, il faudra sans cesse se rappeler qu'il est impossible de comprendre le XIXe siècle sans avoir en permanence à l'esprit l'importance des journaux, du théâtre, de la publicité, de la chanson ; l'importance de la présence de l'Antiquité et de ses héros mythologiques ou historiques dans les discours et les comportements les plus quotidiens des gens de cette époque, au delà même et à contre-courant du travail en profondeur de l'Église et de la politique dans tous les domaines culturels. Enfin, quelques noms de chansonniers ou de typographes ont laissé nos investigations sans écho. Nous les avons fait précéder dans le glossaire d'un point d'interrogation. Quelques phrases sibyllines sont désignées de la même façon. Les recherches restent ouvertes à tous et nous tiendrons compte des éléments nouveaux en cas de réimpression. Typographes et Gens de lettres. À travers cent cinquante années le décor a bien changé et sans doute fallait-il en redéfinir les contours pour une meilleure compréhension de l'ouvrage. Mais l'humain est resté ce qu'il était et nombre de professionnels d'aujourd'hui trouveront dans ces tableaux légers un parfum familier. Nous espérons par nos notules avoir permis à tous les autres une excursion plus agréable dans le monde du Livre et dans ses permanences. MdB
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