« Nos écritures
étaient sœurs comme nos cœurs étaient frères ».
Théophile Gautier n'a pas ménagé à Nerval les marques
d'amitié de toutes sortes. Avant 1855, chaque fois
qu'une pièce de Gérard se trouvait représentée,
Gautier ne manquait pas de lui consacrer son
feuilleton dramatique. Après la fin tragique de
l'auteur d’
Aurélia,
en janvier 1855, il a évoqué plusieurs fois l'ami
disparu dans des articles fondateurs de la postérité
littéraire de celui-ci. Cet ensemble de textes est,
dans sa totalité, mal connu. On les trouvera donc ici
réunis : ils composent, au fil des années, la
chronique littéraire d'une amitié interrompue par la
mort. Ils attestent, jusque dans leurs recoupements,
que Gautier n’a pas cessé d'attirer l'attention de ses
contemporains sur le génie de Nerval. Enfin, au-delà
d'une fidélité exemplaire, ils témoignent de la
finesse et de la qualité du regard critique de
Gautier : c'est un Nerval fraternel et
étonnamment moderne, qui apparaît à la lecture de ces
pages.
Théo jeune