Réimpression complète de l'édition Lafargue et
Gauvry Jeune (1834) avec Introduction et Postface par
Noë Richter. In-16 de 368 pages, impression sur vergés
blanc et ivoire.
Ces deux petits manuels font le
bilan des premières années d'une expérience sans précédent
dans l'histoire des bibliothèques. Ils décrivent le
premier réseau français de bibliothèques circulantes,
remettant ainsi en question l'antériorité et la portée de
l'influence américaine sur l'organisation de la lecture
rurale en France. L'accord fondamental entre l'action
catholique et l'action laïque sur la propagation du bon
livre a généré une pratique aujourd'hui normalisée et les
institutions sont regroupées dans trois grands
ensembles : secteur public, Bibliothèques pour Tous,
bibliothèques des comités d'entreprise. Replacés dans
cette perspective historique, les manuels bordelais de
1834 éclairent la cohérence profonde du mouvement social
qui a porté et guidé la trajectoire des institutions de
lecture de masse. L'accumulation des expériences pendant
deux siècles et la concentration des institutions ont
permis l'émergence de politiques de développement à partir
de 1936. Il est remarquable que ces politiques n'aient
jamais remis en cause la formule du réseau centralisé de
bibliothèques roulantes inventée entre 1812 et 1820 par un
prêtre obscur et inspiré du diocèse de Bordeaux, l'abbé
Julien Barault.