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             2017 
          Voix d'en bas 14 € ISBN 978-2-85452-333-1  | 
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             Georges David Passage à niveau Préface de Jean Prugnot. Témoignage d'Henri Verdon  256
                pages. 
          Georges David, né en 1878 à Richelieu (Indre-et-Loire), apprenti chez un horloger à treize ans, devient lui-même horloger-bijoutier dans la Vienne, à Mirebeau-en-Poitou, après s’être marié en 1904.  En 1912, la revue Le Beffroi
                édite son premier
                  recueil de poèmes, le Toit qui fume. Mobilisé en 1914, il fait
                  toute la guerre dans l’Infanterie. Après un premier
                  roman, Bérangère, publié par les éditions de
                  la revue Les Humbles en 1921, il fait paraître en
                  l’espace de treize ans – de 1923 à 1936 – douze romans
                  et un recueil de contes. S’exprimant par le biais de
                  son héros Ritcourt (Ritcourt, un caractère
                  de chien, F.
                  Rieder et Cie, 1925), esprit railleur et caustique, il
                  déclare que ses personnages « sont des gens qui
                  vivent sans chambard, sans gesticulations… Ils n’ont
                  pas, eux, comme celui qui turbine en ville, l’ambiance
                  de la lutte sociale, ou, plus simplement, de la
                  coopération… Ils ne sont ni organisés, ni
                  conscients… ». De cette partie de la population
                  composée de petits artisans, de petits boutiquiers
                  dépourvus de toute conscience de classe, Georges David
                  cherche à faire un ensemble organisé, cimenté par une
                  solidarité qui mettrait au second plan les inévitables
                  petites haines telles qu’en naissent dans les villages
                  ou les bourgs. Styliste souvent acerbe, observateur
                  attentif et sans complaisance des êtres humains qui
                  l’entourent, ni humoriste ni ironiste, il s’exprime en
                  auteur satirique et en homme révolté. Loin de se
                  borner à raconter des histoires avec une verve qui
                  stigmatise la bêtise et la lâcheté, il cherche, en
                  témoin de l’injustice sociale, à exalter le courage et
                  la dignité des purs, à mettre en évidence une
                  « aristocratie du peuple » qui, par ses
                  luttes, chercherait à construire un monde meilleur
                  pour tous. Ses idées sur la littérature prolétarienne,
                  lucides, mériteraient d’être mieux connues :
                  « Elle est ce qu’elle est, cette sacrée
                  littérature, mais elle existe. Nous connaissons ses
                  mérites, qui sont grands. […] Mais là où ça ne colle
                  plus, c’est quand il est question de son efficacité, à
                  cette littérature, de son utilité sociale, et aussi de
                  son utilité tout court. […] Nous n’osons pas nous
                  avouer, nous n’osons pas dire cette indiscutable
                  vérité : l’œuvre prolétarienne n’est pas lue par
                  le prolétariat. L’ouvrier ne lit pas le livre sorti de
                  la pensée du copain. C’est regrettable, mais c’est
                  comme ça… ». Lui, Georges David, s’était engagé.
                  En 1932, il avait adhéré au Groupe des écrivains
                  prolétariens de langue française, puis à l’Association
                  des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR). Passage
                  à niveau parut en
                  1935, dans la collection « Horizons » des
                  Éditions sociales internationales, suivi aux mêmes
                  éditions par La Remise des cailles (1936) et Pascaline,
                  roman suivi de
                  Sept officiers…
                  (1936). Tétanisé par la guerre de 1939-1945, il
                  s’arrête de publier, sinon d’écrire. On pourra lire
                  ainsi en 1952 La Pivoine de Tivoli, en 1956 un roman illustré
                  par Louis Suire, La Ville aux eaux mortes, puis en 1960 Le
                  Bazar à trois sous (éditions du Scorpion). Georges David
                  mourut à Mirebeau-en-Poitou le 14 avril 1963. Son nom
                  y sera perpétué par le collège Georges David. | 
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