Louis Guilloux. Apparition, disparition
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C'est un numéro de la revue Le Divan, daté de juillet-août. Oui,
mais juillet-août 1930. Les critiques littéraires,
réduites à quelques lignes défilent. Page 333: André
Lamandé, Les
Leviers de commande. Grasset.
«Une idylle dans laquelle nous voyons Corydon régénéré par
l'air tonifiant des altitudes et le pur amour d'une
jeune fillle». Ainsi Edmond Pilon, le critique,
voyait-il ces Leviers
de commande. Tout content d'un retour à une
saine morale après de regrettables excès, il ajoutait:
«Trop de romans pimentés ou frelatés nous sont offerts
pour que nous n'accordions pas à celui-ci, par
réaction, un intérêt qui va plus loin que la
sympathie». Nous revient à l'esprit une
épigramme recueillie dans Les Épigrammes du
Siècle, Anthologie… établie par les soins de M.
Pierre Charron, Archiviste-Paléographe
(traduire: Fernand Fleuret), Paris, Éditions du
Siècle, 1924, pourvue de cette note de bas de page
: «Sur M. Edmond Pilon, célèbre compilateur»:
Suit, dans Le Divan toujours, la critique de Toccarelli, cardinal et pirate, par Edmonde Bernard, aux Éditions de France. Pierre Arrou a trouvé l'auteur pusillanime: «Cette histoire aurait pu être quelque chose d'"hénaurme", comme eût dit Falubert». Sic. Et cette fois, on pense au Falubert de la coquille, par Michel Ohl. Après le cardinal pirate, arrive Louis Guilloux, pour son Dossier confidentiel. Cet ouvrage venait de paraître chez Bernard Grasset, en juin 1930, après un premier livre, La Maison du Peuple, (Bernard Grasset, 1927), écrit à vingt-huit ans; il donnait l'histoire d'un jeune garçon, Raymond, très lié à un ami un peu plus âgé que lui, Laurent, qui va mourir à la guerre - celle de 14-18. L'amie du soldat mort, Lucie, se rapproche de Raymond, mais ce qui devait arriver n'arriva pas: un jour, prêt à embrasser Lucie, Raymond, brusquement pris de honte, renonce et abandonne la jeune fille. Il aboutira en prison, plus tard, dans une autre ville, accusé d'un crime dont il était innocent. Le journaliste du Divan, Pierre Rossillion, rendant compte de Dossier confidentiel, retrouve la sérénité du critique, après avoir éprouvé un certain trouble, mélange de séduction et d'irritation:
Le livre fut encore signalé par Jean Grenier (Europe, juin 1930), un professeur de philosophie grand ami de Louis Guilloux, breton comme lui et rencontré à la bibliothèque de Saint-Brieuc; par Benjamin Crémieux, dans le numéro 203 de la Nouvelle Revue française; par Albert Thibaudet dans Candide du 5 juin 1930. Puis, Dossier confidentiel, après son apparition en 1930, ne fit plus parler de lui. Apparition, disparition. Disparition au moins jusqu'en 1987. Le livre était paru dans la collection de Bernard Grasset, dirigée par Daniel Halévy, «Les Cahiers verts» (4e série, n° 10), et il reparaissait dans la collection «Les Cahiers rouges», mais sans que cela fût une renaissance. Simplement, «Les Cahiers verts» étaient devenus «Les Cahiers rouges», une sorte de collection de poche, reprenant les titres des «Cahiers verts», avec tous les défauts impliqués par une production de masse. Et donc, tout aussi disparu, bien que d'une autre manière. Louis Guilloux devint un auteur connu, et voulait-on en savoir davantage sur lui, on pouvait, en 1982, lire le numéro 11-12 de la revue Plein Chant, (septembre-décembre 1982) Louis Guilloux, pour lequel Yannick Pelletier avait rassemblé études, témoignages et documents, leur ajoutant deux lettres à Jean Guéhenno (rencontré chez Daniel Halévy) et plusieurs textes de Louis Guilloux.
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Dans Plein Chant
on pouvait lire, page 209, En mon bel âge… En voici un passage.
- Catalogue de la revue Plein Chant. |