Quelques mots sur Jacques
Ancelot
Le marquis de Rochefort-Luçay (1790-1871), qui a laissé son nom dans l'histoire littéraire pour avoir été le père d'Henri Rochefort avait pris, écrivant des vaudevilles, des pseudonymes. Parmi eux, celui d' Edmond Rochefort, qu'il garda pour signer ses Mémoires d'un vaudevilliste (Paris, Charlieu et Huillery, s.d., soit 1863). On y relève (pp. 61-63) un chapitre consacré à un autre vaudevilliste, Jacques Ancelot, caricaturé par Benjamin Roubaud dans le Grand Chemin de la postérité dont Martin du Bourg a donné chez Plein Chant, en janvier 2011, une reproduction (celle de l'édition de 1843) enrichie de portraits sérieux, des charges du Panthéon charivarique et autres caricatures. Et le visage, dans le titre ci-dessous, reproduit un détail de la caricature de Monsieur Ancelot dans le Grand Chemin de la postérité. |
A N C E L O T
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Dois-je parler de ce Normand et demi, qui commença par
des tragédies, se livra un instant à l'opéra-comique, continua ses exercices par des
vaudevilles, et finit ses jours sous un habit
d'académicien. L'ennui
naquit
un jour de l'uniformité, Il n'y a que
ceux qui prêtent au ridicule qui sont sûrs d’être
remboursés. C'est dans ce pays de neiges et
de glaces qu'il fit le plan, ainsi que les scènes de sa
tragédie d'Olga ; malheureureusement l'ouvrage se
ressentait de la température où il avait été conçu. Il
le fit jouer à son retour, la pièce mourut de langueur
au bout de quelques représentations. Qu'elle repose en
paix avec Fiesque, Saint Louis
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et tout son bagage d'Immortel ! |
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Notes en 2011 1. On prenait de l'opium pour rêver, bien sûr, mais aussi pour s'endormir et ce que nous tenons pour une drogue était un somnifère officiel et banal. 2. Félix-Auguste Duvert (1795-1876), fécond vaudevilliste. 3. Auguste de Marmont (1774-1852), duc de Raguse en 1808, maréchal d'Empire en 1809 fut, en février 1826, nommé ambassadeur extraordinaire de Russie auprès de Nicolas Ier, devenu tsar de Russie en 1825. Arrivé à Saint-Pétersbourg le 13 mai 1826, Marmont resta cinq mois en Russie. Ancelot, qui l'accompagnait avec une quinzaine de personnalités, en fit un livre, Six mois en Russie. Lettres écrites à M. X.-B. Saintines en 1826 (Paris, Dondey-Dupré, père et fils, 1827). 4. Nicolas Gersin (1766-1833), encore un vaudevilliste. 5. Plus haut, Olga ou l'Orpheline moscovite, tragédie en 5 actes et en vers, représentée au Théâtre-Français le 15 septembre 1828. Fiesque, tragédie en cinq actes et en vers, représentée à l’Odéon le 5 novembre 1824. Ancelot s'était inspiré de La conjuration de Fiesco à Gênes, une tragédie républicaine (Die Verschwörung des Fiesko zu Genua, ein republikanisches Trauerspiel) par Schiller, écrite en 1783 représentée en 1784, venue de La conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque, par le cardinal de Retz (publié en 1665), elle-même une adaptation de La Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque (Congiura del conte Gio Luigi de' Fieschi), par Agostino Mascardi (1629). Saint Louis renvoie à Louis IX, tragédie en cinq actes, dédiée à Louis XVIII, représentée au Théâtre-Français le vendredi 5 novembre 1819. |