2017 |
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Paule Adamy Bibliophiles et lecturomanes 160 pages, illustrations, index des auteurs et des titres. Fuyant l’air du temps, piochant dans une pile de vieux livres trouvés au hasard des marchés de livres d’occasion, s’informant çà et là, Paule Adamy, avec ce livre pourvu d’une illustration qui plaît à l’œil typographique autant qu’à l’esprit, confronte les bibliophiles d’antan dont la série se clôt avec Octave Uzanne, aux lecturomanes d’une époque indécise — mais les lecturomanes ne sont-ils pas de tous les temps ? L’amour des livres anime les uns et les autres mais si les bibliophiles accordent toute leur attention, tous leurs soins au livre matériel, les lecturomanes, irréductibles individualistes et curieux impénitents, font leurs délices du texte seul. Malgré les apparences, pourtant, s’ils refusent les diktats de l’histoire littéraire, ils la tiennent pour un mal nécessaire, et surtout, ils se révèlent moins indifférents qu’il ne paraît à l’aspect matériel du livre. Les deux groupes d’amateurs (au sens fort du mot) font apparaître des éditeurs aussi différents que les frères Elzévir, Damase Jouaust, Jules Gay, tous désireux certes de vendre leurs livres, mais jamais effleurés, ni les uns ni les autres, par l’idée que le livre puisse être tenu une marchandise. Un monde des livres assez particulier se dessine ainsi dans Bibliophiles et Lecturomanes, un âge d’or qui ne peut plus exister que dans un livre artisanal et non dans la réalité contemporaine, tout entière dominée par l’Économie, c’est-à-dire les chiffres et l’idée que l’être humain doit devenir une machine dont la seule fonction est d’acheter, acheter, et encore acheter. |
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