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On lit dans les Mélanges
d’histoire et de littérature par
Vigneul-Marville (Rouen, A. Maury, 1699, page
293) : « Les Italiens apellent les
Préfaces que les Auteurs mettent au devant de
leurs Livres, La Salsa del
Libro ;
et on peut dire qu’en cela ils ont fort bien
rencontré. En effet, une bonne Préface est
comme une sauce de bon goût, qui ouvre
l'apetit du Lecteur, & le dispose à
dévorer le Livre ». Précisons :
Vigneul-Marville est le pseudonyme du moine
dom Bonaventure d'Argonne, né entre 1630 et
1640, mort en 1704, et La Salsa del
Libro
signifie en français « la
sauce du livre ».
On lit, en revanche, page 10 de Physiologie
de l’imprimeur par Constant
Moisant (Desloges, éditeur [1842]), dans un
Avant-texte de 18 lignes intitulé Un
mot auparavant — un
« mot » destiné au Lecteur — :
« Je veux de suite entrer en
matière : à quoi sert une préface ?
et puis, c’est si commun ».
Voici donc trois extraits de trois
ouvrages qui renouvellent, chacun à sa manière,
la signification et les règles traditionnelles
de la préface.
par
Laurent Bordelon (1653-1730).
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(Paris,
A. de Heuqueville, libraire, 1730),
par Louis
Coquelet (1676-1754).
Relié à la suite de
Mon Radotage, et celui
des autres
sans
nom d'auteur [J.-H. Marchand]
(A Bagatelle, chez les Frères
Monloisir, au Temple du
Délassement, 1760).
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par
Alphonse Karr (1808-1890)
Texte pris dans Les
Guêpes par
Alphonse Karr, nouvelle
édition (Paris, Calmann Lévy, 1898),
page 5.
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N.B. Disons-le tout net, la
meilleure des préfaces quelle qu'en soit la
présentation est celle de Baudelaire dans
Les Martyrs ridicules, roman parisien, par
Léon Cladel (Bruxelles, H. Kistemaekers, 1880
[édition originale 1862]), pour la simple et
décisive raison qu’elle est de Baudelaire.
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